D’après un document rendu public par les journalistes de Politico, la plus haute juridiction des U.S s’apprête à supprimer purement et simplement le droit constitutionnel à l’avortement. Symbole du fossé entre deux Amériques irréconciliables, la menace qui plane sur l’arrêt Roe vs. Wade a poussé un flot de manifestant·es dans les rues, pro comme anti :
13 %. C’est le pourcentage d’avortements en moins si ce droit venait à disparaitre. En adoptant le projet, la loi fédérale ne protégerait plus l’IVG et les états – principalement ceux du sud – pourraient décider de l’abolir, comme le met en lumière cette cartographie. La raison de cette attaque portée par les 2 juges archi-conservateurs nommés par Trump ? D’après le sociologue James D. Hunter, elle trouve ses racines dans « une peur de l’extinction » du côté de la droite dure. Comprendre = la fin de l’IVG permettait d’éviter un soi-disant « grand remplacement »…
Selon le Guttmacher Institute, environ 1 Américaine sur 4 a recours à une IVG au cours de sa vie. Ce sont les plus vulnérables – pauvres, installées en zone rurale, racisées, handicapées… – qui seront les plus pénalisées par cette décision. Et comme le rappelle Cecile Richards, ancienne présidente du planning familial : » rendre l’avortement illégal ne le fera pas disparaitre. Cela voudra simplement dire que les femmes ne pourront plus le faire en sécurité. »
Bien qu’une majorité d’Américain·nes soutiennent le droit à l’IVG (69 %),pro-choice et pro-life se font face sur le pavé : de la Californie au Texas, les slogans « my body, my choice » et « foetus rights is human rights » se renvoient la balle. Preuve de l’émotion palpable, cette vidéo de la sénatrice Elizabeth Warren visiblement secouée, dans laquelle bon nombre d’entre nous se reconnaîtront.
En attendant le verdict fin juin, il est utile de rappeler que d’autres droits sont dans la ligne de mire des conservateurs, comme l’accès à la contraception et le mariage pour tous… De quoi donner des idées aux réac’ du monde entier.