Crédit : Adrian Tomine
Un couple qui marche est-il un couple qui dure ? Pas pour Esther Perel, thérapeute belge experte en relations amoureuses. Dans un entretien accordé au Temps, celle dont les TED Talks cumulent plus de 25 millions de vues l’affirme : le couple, ce n’est plus “Jusqu’à ce que la mort nous sépare”, mais “Jusqu’à ce que l’amour meurt. » Et c’est tant mieux. Historiquement, la notion de couple est fondée sur des accords économiques ou des principes religieux. Sauf qu’aujourd’hui, on lui demande de satisfaire « tous les besoins de l’échelle de Maslow: de la sexualité à la sécurité en passant par la réalisation de soi, mais aussi la passion, l’aventure, etc.” On attend d’une seule personne ce qu’offrait autrefois toute une communauté et on lui demande, en plus, d’en être garante ad vitam æternam. Et c’est irréaliste.
Crédit : Roy Lichtenstein. Photo: Alex Hayden
Comment appréhender le couple à notre époque ?
- Identifier les projets qui l’animent et accepter qu’ils ne peuvent être que temporaires. Admettre qu’une personne peut nous accompagner dans une période de notre vie, mais qu’elle n’y aura pas forcément sa place à long terme.
- Arrêter de marketer son amour sur les réseaux sociaux, un vrai fléau qui brouille les pistes entre la réalité de notre couple et l’image qu’on essaye d’en donner, à soi-même et aux autres. Le meilleur moyen de se voiler la face.
- Identifier ses désirs personnels, et accepter qu’ils ne sont éventuellement pas les mêmes que ceux de notre partenaire pour évaluer, sincèrement, l’intérêt de poursuivre une relation.
- Bien sûr, la sexualité a aussi son rôle à jouer. Selon Esther Perel on pourrait, dans les décennies qui viennent, redéfinir la monogamie en une sorte d’accord de confiance affectif, mais où le sexe resterait libre… tentant ?
Pour en savoir plus, plongez-vous dans son podcast Where Should We Begin ?, une immersion dans ses thérapies de couple. Elle est formelle : « en écoutant d’autres traverser les mêmes crises, on va se regarder dans son propre miroir. »