Vous vous trouvez parfois chiant.e comme la pluie et sans intérêt, au point de vous sentir mal avec vous-même ? Et si c’était très bien comme ça ? C’est l’idée iconoclaste du Times pour qui le culte de l’estime de soi serait une entrave à l’épanouissement, à la réussite et au bonheur. Surtout quand cet amour-propre est du genre exhibo:
- Quand on est trop sûr de soi, on ne voit pas ses faiblesses et on n’agit pas pour y remédier, forcément. On tourne en rond, imbu.e de soi-même, dans l’aquarium de ses certitudes (métaphore cadeau). Et donc on échoue plus.
- Être satisfait.e de soi-même, quelle plaie sociale. Car si tout dépend de soi, autrui compte pour des clopinettes. Or l’envie, ce désir mêlé d’irritation à l’égard des autres, est un moteur de l’action et de l’interaction, d’après l’auteur.
- Quand ce self esteem s’affiche comme un parangon de vertu sur les réseaux, il y a quelque chose de suspect car il ne suffit pas de prêcher le bien, encore faut-il le faire: le doute est une féconde insatisfaction.
En somme, la personne championne de l’estime de soi n’est pas le modèle escompté. Au contraire, avoir conscience de ses lacunes et ses incertitudes incite à agir pour les amender, dans un horizon éthique d’amélioration. Comme quoi, il n’est pas inutile d’avoir une bonne estime… de sa mauvaise estime.