On associe très souvent la saisonnalité aux fruits et aux légumes. Or la viande, le poisson et le fromage sont également soumis à un calendrier. Pour consommer de manière responsable et saisonale, suivez le guide.
VIANDE
Pas besoin de stopper la viande pour sauver la planète (même si dans un monde utopique, cette option serait fortement conseillée), il suffit juste de réduire sa consommation ou d’en consommer de manière plus raisonnée. La prochaine fois que vous irez chez votre boucher, questionnez-le sur les méthodes d’élevages des bêtes et sur les calendriers d’abattages, privilégiez les labels et les animaux bien traités, élevés en plein air à l’herbe fraîche. Evidemment, c’est un budget, l’idée étant de consommer moins pour consommer mieux. Vous pouvez également compenser l’absence de viande par nos tips piqués aux vegans ou des légumineuses. Riches en fibres, les lentilles, fèves, pois et soja sont bourrés de protéines.
POISSON
« La saisonnalité de la pêche est très fluctuante, elle correspond à la période de reproduction » nous a expliqué Emmanuelle Marie, pêcheuse à Granville qui distribue ses paniers iodés dans toute la France. « En réalité, c’est très compliqué et on ne peut pas la résumer à un tableau comme pour les fruits et légumes ». Ses conseils d’Emmanuelle Marie pour acheter :
- sélectionner les poissons issus de la petite pêche, beaucoup plus respectueuse de l’environnement.
- éviter tout ce qui est mis en filet.
- ficher la paix aux espèces les plus connues comme le cabillaud, le saumon, etc… en privilégiant les espèces moins connues et moins chères (parce que moins demandées, mais pas moins bonnes !) comme la vieille, la tombe ou encore le mulet.
- le ciblage est dangereux pour la survie des espèces, donc DI-VER-SI-FIER sa consommation de poisson.
Quid du homard ? Il se reproduit en été donc idéalement nous devrions le consommer en hiver. Mais le monde est mal fait et sa pêche n’est pas rentable durant les mois d’hiver, voilà pourquoi il est consommé en été. Pareil pour le poulpe.Quand aux coquillages et fruits de mer, il existe des quotas selon les saisons. Certains pêcheurs vertueux imposent un repos biologique, c’est-à-dire pas de pêche afin de laisser les coquillages se reposer et se reproduire. A proscrire les Saint Jacques en été ou les bulots en janvier. Lâchez-vous sur les palourdes et les coques. Et pour les huîtres, feu vert pour les consommer toute l’année ; on vous conseille de les déguster uniquement les mois en R pour qu’elles soient moins laiteuses. Pour vous ravitailler en poiscaille issue d’une pêche raisonnée et en circuit-court, rendez-vous ici et ici .
La saison des fromages
En ce qui concerne les fromages, on parle également de saisonnalité des animaux. Les chèvres se reproduisent en septembre et mettent bas en février, donc idéalement il ne faudrait pas consommer leur lait en hiver. Néanmoins, les éleveurs bio utilisent de la lumière au printemps pour favoriser la reproduction et ainsi obtenir du lait à la rentrée, quand d’autres ne remettent pas leurs bête à la reproduction afin d’avoir du lait durant 5-6 ans non-stop. Le mieux est encore de vous renseigner auprès de votre fromager qui connaît tout sur ces sujets (la production ultra réglementée du Mont D’Or par exemple) et de suivre les comptes instagram de @pierrelefromager@laiterie_de_paris_fromagerie_, @takavermocheeseshop ou @orel_casein.
AMAP mania
Peut-être avez-vous découvert leur existence pendant le confinement ? Ou étiez-vous déjà accro avant ? Ces associations pour le maintien d’une agriculture paysanne naissent d’une volonté commune aux consommateurs et aux producteurs de préserver l’existence des fermes de proximité dans une logique durable, c’est-à-dire avec une agriculture paysanne, socialement équitable et écologiquement saine. Ceci permet aux consommateurs d’acheter à prix juste des produits de qualité, en étant informés de leur origine et de la façon dont ils ont été produits, et de participer activement à la sauvegarde et au développement de l’activité agricole locale. Voilà pour la définition des AMAP par le gouvernement. En clair, c’est un partenariat entre paysans-agriculteurs et consommateurs où tout le monde est gagnant et en direct puisque c’est du circuit court, c’est-à-dire sans intermédiaire dans la vente qui se fait littéralement au cul du camion. Il en existe un peu partout en France, un annuaire les recense toutes. Le Marché Vert, une carte interactive collaborative lancée par 4 filles dans le vent (les journalistes engagées Zazie Tavitian, Céline Maguet, Jill Cousin et la photographe Anne-Claire Héraud), recense toutes les initiatives existantes pour vous permettre de bien vous nourrir en soutenant les acteurs d’une agriculture vivante. Toujours sur le modèle d’une carte collaborative, Cartovrac catalogue tous les commerces en France proposant des produits en vrac, soit sans emballage. Si vous hésitez à passer au vrac (c’est une logistique), de nombreux magasins bios offrent la possibilité d’acheter le riz, les graines, les céréales et les légumineuses en vrac en utilisant des sacs en papier recyclable – même les plus grandes enseignes de distribution s’y sont mises ! Vous pouvez aussi acheter des sacs à vrac en coton bio. Commencez au moins par apporter votre propr tote-bag pour les courses plutôt que d’accepter le sac du supermarché.
(Di)vin naturel
Est-ce que le vin naturel est meilleur pour la planète ? Dans un sens, oui. La plupart des vins “conventionnels” proviennent de vignobles qui empruntent des pratiques agricoles à l’agriculture industrielle. Traduction : ils utilisent généralement des pesticides et des engrais intensifs qui nuisent à la santé biologique du sol (et la nôtre au passage). Les vins naturels, pour la plupart encore une fois, sont élaborés avec des raisins biologiques au minimum – ce qui signifie qu’aucun intrant chimique n’a été utilisé dans le vignoble – et proviennent souvent de vignobles biodynamiques, qui utilisent des préparations naturelles pour renforcer la fertilité du sol.Néanmoins, tous les vignerons “naturels” ne cultivent pas forcément des raisins avec des pratiques agricoles biodynamiques ou régénératives. En Europe, beaucoup de vignerons pratiquent d’ailleurs cette agriculture respectueuse depuis des décennies sans utiliser le terme «naturel». Alors que certains vins ont des certifications biologiques ou biodynamiques, de nombreux petits producteurs ne peuvent pas se permettre des certifications ou ne veulent pas s’embêter avec le processus. Donc oui, mais non, mais un peu quand même.Voici une liste de cavistes, dignes de confiance, qui vendent du vin naturel en ligne :
Et pour pousser l’expérience naturelle plus loin encore, l’agence Soif (fondée par Céline Maguet et Vincent Ribault) propose une sélection de vins 100% naturels en cubis trop cools. De quoi redorer le blaz’ de ce bon vieux cubi…
