A Paris, l’heure est au déconfinement – mais pas pour tout le monde. Si les fleuristes, coiffeurs, magasins de prêt-à-porter ou de bricolage ont le droit depuis hier de rouvrir leurs portes, les cafés, bars et restaurants restent punis. Et nous avec ! On le savait mais là, ça saute aux yeux, au nez et à la bouche : une ville sans zincs et troquets, c’est comme la mer sans l’écume, le poivre sans le sel, un baiser sans moustache… C’est triste, ce n’est pas une ville.
Epinglés « lieux dangereux » car trop risqués pour la santé du personnel comme celle de la clientèle, ces établissements doivent s’astreindre à des règles ultra-strictes (plus que les autres encore) avant d’espérer remettre le couvert : distance minimale entre les tables mais aussi entre la clientèle et les serveurs, nombre de convives limité, cartes jetables, lavage des mains régulier du personnel, port de masques, de visières, de gants… Bref grosse ambiance.
Aussi excités qu’on soit à l’idée de retrouver (on ne sait quand) nos restos et bars préférés, préparons-nous à les retrouver pas comme avant. Autrement donc, voire carrément différents si on regarde du côté de nos amis étrangers. Car s’il y a bien une chose qu’on peut accorder à cette pandémie, c’est qu’elle pousse à la réinvention ! Pour survivre, ces établissements n’ont pas d’autres choix que de repenser leur manière d’accueillir et de servir.
Voici trois pistes de réflexion (bien engagées) sur les futurs possibles de nos lieux de vie chéris.
Les serres séparées d’Amsterdam
Quoi de mieux pour éviter le contact que le zéro contact ? C’est ce que propose le restaurant de l’espace culturel Mediamatic à Amsterdam avec ses petites serres détournées en resto-maisonnettes individuelles pour un dîner en tête à tête, à bonne distance du reste du monde mais toujours au bord de l’eau. Quant au service, il se fait masqué et ganté bien sûr, et grâce à un système de planches glissantes. C’est joli, c’est sympa et ça ferait presque oublier pourquoi ça a été créé donc c’est réussi !
Déclinaison en France : on voit bien la même chose le long de la Seine, du Canal St Martin ou de l’Ourcq (ou tout autre fleuve français), pas vous ?
Les restos à ciel ouvert de Lituanie
Parce qu’il est plus facile de respecter les mesures de distanciation physique édictées par le gouvernement lituanien (2 mètres d’écart minimum entre les clients assis à des tables différentes, pas plus de deux personnes par table, 1 mètre de distance entre les tables et les piétons…) dehors que dedans, les restaurants du vieux Vilnius ont trouvé la solution : ils ont posé leurs couverts à ciel ouvert, sur les places, rues et squares publics alentour, rendus disponibles par la municipalité.
Déclinaison en France : tout à fait exportable partout en France, pourvu que les municipalités donnent leur go (Anne Hidalgo prévoit d’ailleurs de leur réserver des rues entières). C’est bientôt l’été, étalons nos restos en terrasse partout !
Les parois en plexi d’Italie
Histoire d’éviter tout problème de distanciation ou de postillons abusifs, l’entreprise italienne Nuova Neon Group 2 a imaginé séparer chaque table et chaque convive grâce à des parois hautes en plexiglas transparent. Un petit côté parloir de prisons, non ? Tout de suite, ça fait moins rêver.
Déclinaison en France : un protège-virus certes, mais un sérieux tue-l’amour. Difficile à imaginer – mais aujourd’hui, rien n’est impossible !
Et pourquoi pas…
SeasonList a cherché des solutions innovantes pour que nous puissions à nouveau partager des repas de manière conviviale quoique respectueuse des distances de sécurité. En espérant que cela puisse aider et inspirer quelques restos 🙂
Un cocon de papier comme la Umbrella Tea House de Katsuhiro Yajima.
La bulle tropicale du très Instagrammable Coppa Club à Londres.
La structure à voiles (et à dîneurs) du studio d’archi Umwelt.
La tôle ondulante du Pavillon Martell.
Alcôves en bois du resto La Bona Sort à Barcelone.
Ombrelle portative par SharkShade.