Crédit : Wired
Le géant du X, classé dans le top 10 des sites les plus visités au monde, fait son aggiornamento après un scandale révélé par le New York Times, alors que d’autres sites plus confidentiels tentent de dépasser le modèle. Un porno éthique, c’est possible ?
Pornhub débande (passante)
- Pornhub a-t-il la plus grosse… fréquentation ? Presque : moins que Google ou Facebook mais plus qu’Instagram ou Amazon : dans son rapport de 2019, le site canadien dévoile un trafic record de 42 milliards de visites, soit 115 millions par jour. La catégorie la plus recherchée dans le monde, c’est “Japanese” ; en France, c’est “Française” : nos compatriotes, chauvin.e.s jusqu’au bout des doigts… La France est aussi le 5e consommateur de porno de la planète, avec une durée de visionnage moyen de 10min28 et dans notre pays 32% des pornhubers sont des femmes.
- Mais le triomphalisme affiché a pris un coup en 2020 : pas de rapport publié après un méga scandale qui révèle le côté obscur de Pornhub et d’une industrie “devenue folle furieuse”. Le site est accusé de laisser circuler sans contrôle des vidéos volées, parfois misogynes et racistes, du revenge porn, et même des vidéos de viols — sur mineur.e.s parfois, comme dans le cas de Serena Fleites.
Dans un communiqué en réaction, Pornhub affirme avoir supprimé 6,3 millions de vidéos, soit 60% du contenu et renforcé les conditions de sécurité et de vérification de téléchargement sur son site.
- Sincérité ou opportunisme ? Le site fait aussi dans le greenwashing : avec ses immenses serveurs, le porno représente 27% de la conso de données dans le monde. Il rejette dans l’atmosphère autant de CO2 que l’ensemble des ménages français ! Et oui, la masturbation sur le net ça pollue. Alors pour verdir son image, Pornub communique sur la reforestation, la protection des abeilles, le nettoyage des plages et a même mis au point un “Wankband”, soit un “bracelet à branlette”, sorte de batterie d’appoint “renouvelable” qui se recharge à la force du poignet… Sauf que l’énergie grise que génère sa fabrication est énorme. C’est pas encore ça.
Des sites porno alternatifs
Les sites mainstream sont souvent vecteurs d’une masculinité toxique, qui évacue le plaisir féminin et exhibe une bête sexualité déconnectée de la réalité… En réaction, il existe des sites et réal qui font du X ultra hot mais éthique :
- XConfessions
Le site de la pionnière Erika Lust, la réal suédoise qui tente de changer le porno depuis des années. Elle incite même les internautes à révéler leurs fantasmes qu’elle met en scène dans ses longs métrages. Excitation maximale.
La scénariste, performeuse et réalisatrice française fait du X féministe (comme son pseudo le suggère). Sur son blog, elle propose même un manifeste pour un porno du futur. On peut voir ses films sur XConfessions. Elle a aussi lancé Voxxx, un site de porno audio, pour des séances de masturbation féminine. Quand le plaisir arrive par les oreilles.
Le Netflix du néo-porno, queer, alternatif et divers. Des heures de cul bien réalisé, à binge watcher d’une main baladeuse : la vôtre, ou pas.
Des films, des séries, des clips : le site lancé par la française Lucie Blush montre le porno dans de “vraies mises en scène et avec d’authentiques qualités cinématographiques”. On a essayé, on confirme.
Ces sites sont payants mais tout ceci a un (juste) prix et l’éthique dans le porno, c’est aussi celle des consommateur.trice.s. Du porno oui, mais avec doigté !
