Une réservation dans un restaurant inréservable

Early June est mon restaurant préféré et l’endroit où je suis tombée amoureuse. C’est aussi mon secret le moins bien gardé. La réputation de ce bar à vins natures, qui installe aux fourneaux ouverts sur la salle de jeunes chefs internationaux pour des résidences culinaires démentes, a fait le tour de la planète. Les visiteurs éclairés, attirés par son éclairage à la bougie, sa playlist parfaite, son service adorable et son atmosphère sexy, commencent à y faire la queue parfois dès 17 heures, surtout en période de Fashion Week. S’y présenter avec une réservation est donc un privilège rare !

C’est un spa fait pour ceux qui sont allergiques aux spas ambiance fontaines zen, playlists Nature & Découvertes et esthétique rose bonbon digne d’une télé-réalité W9. Je vous parle ici de cinq bassins planqués dans les entrailles d’un bâtiment du XVIIIe siècle situé rive gauche, à deux pas de la Seine. Quand j’ai l’impression que mon cerveau ne fonctionne plus, j’y privatise un bassin rempli de sel d’epsom et pendant une heure, j’y flotte en contemplant les voûtes éclairées à la bougie. C’est mon luxe absolu et j’en ressors toujours avec les idées plus claires.

Oubliez la file d’attente interminable et les benedict eggs dégoulinants (qu’on adore aussi !). Ce brunch-là, jusqu’à récemment, il fallait se payer un Paris-Kyoto et s’introduire dans un temple bouddhiste pour y avoir droit. On le déguste dans un sous-sol à l’acoustique parfaite et au design exquis où l’on se sent comme dans le ventre du bon goût. Porridge de riz, légumes et infusions de saison, tofu maison au sésame, pâtisseries d’un raffinement exquis et matcha de classe internationale y sont servis au fil d’une chorégraphie silencieuse dont on se délecte seul, ou presque.

J’aime les petits studios du Centre de Danse du Marais parce qu’ils m’évoquent les scènes de ballet de Vic dans La Boum. Les cours de Tim, mon professeur préféré, sont devenus essentiels à la stabilité de ma santé mentale. Ils m’ont aussi fait gagner trois centimètres rien qu’en ajustant ma posture abîmée par les heures que je passe penchée sur le clavier de mon macbook. Ça vaut toutes les séances de pilates reformer, et c’est plus beau.

J’ai aimé Paris à cause de ses immeubles haussmaniens aux toits en zinc mais je lui reste fidèle pour tous les endroits spectaculaires et ignorés des touristes qui nous racontent une autre histoire de la ville. Ma vue parisienne préférée ? La dalle des Olympiades, dans le treizième arrondissement. Elle est encadrée des tours seventies qui ont inspiré le film éponyme de Jacques Audiard. Son centre commercial en forme de pagodes, lui, m’évoque l’héritage culturel des communautés asiatiques qui habitent ce quartier et proposent l’une des meilleures cuisines que l’on puisse manger dans la capitale. Le samedi midi, vous me trouverez dans la queue de Thieng Heng, qui vend les plus extraordinaires des banh mi, ou assise en haut des escaliers qui font face à la dalle, en train de dévorer mon spécial bœuf citronnelle à emporter.
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