« En 230 ans d’existence, la Cour Suprême a vu passer 115 juges. 108 étaient des hommes blancs, 2 des hommes de couleur. Seulement 5 femmes y ont siégé et aucune n’était noire. Vous, juge Jackson, pourriez bien être la première. »
C’est avec ces mots forts que les auditions de confirmation de la nouvelle prétendante à la plus haute fonction juridique des U.S ont été ouvertes. Nommée par Joe Biden pour remplacer le juge Stephen Breyer, Ketanji Brown se retrouve au coeur d’une bataille idéologique entre Républicains et Démocrates : en 2 jours, elle a du répondre à 642 questions, dont beaucoup ont été considérées comme des attaques personnelles…
Mi-marathon, mi-calvaire
À 51 ans, l’ancienne juge fédérale de Washington – diplômée d’Harvard, mère de deux adolescentes et au CV en béton – a impressionné par son sang-froid quasi surnaturel face aux accusations des Républicains : diatribe anti-LGBTQ+, remise en question de sa foi, misogynie, allusions douteuses sur la pédophilie, tout y est passé. Mention spéciale au sénateur Ted Cruz, qui lui a même demandé si les bébés pouvaient être racistes…⬇️
Ketanji Brown Jackson a malgré tout réussi à élever le débat : en parlant de ses origines modestes, du combat de ses parents contre la ségrégation, du métier de policier de son frère, de sa philosophie juridique. Et a trouvé en le sénateur Cory Brooker, un discours émouvant qui a permis de rétablir la balance : « ce pays va de mieux en mieux et vous êtes mon présage d’espoir. Je vous le dit, les U.S seront meilleur grâce à vous« .