Rien qu’au cours des dernières semaines, nous avons vu des images d’un policier agenouillé sur le cou de George Floyd et nous avons été abreuvés de photos de manifestations dans les gaz lacrymogènes… S’il semble quasi-impossible de détourner le regard et de ne pas être témoins de ces scènes de violences, ces images peuvent nous affecter plus profondément qu’il n’y paraît.
« Voir des images de brutalisation du peuple trouble l’esprit et suscite des sentiments de peur et de désespoir » confie Camesha L. Jones au site Healthyish. Cette thérapeute américaine et fondatrice de Sista Afya, une organisation basée à Chicago qui soutient le bien-être mental des femmes de la diaspora africaine, a dirigé un groupe de soutien virtuel pour discuter de la manière de faire face à l’inondation de nouvelles négatives – COVID-19, violence raciale – et comment s’en éloigner.
« Non contrôlés, ces sentiments peuvent entraîner de l’anxiété et de la dépression ainsi que des symptômes physiques comme des maux de tête, des pensées houleuses et des problèmes de sommeil. » explique t-elle.
D’après le Times, Instagram serait le pire réseau pour la santé mentale et le bien-être selon une enquête récente menée auprès de 1 500 adolescents et jeunes adultes. Bien que la plate-forme photographique ait obtenu des scores positifs concernant l’expression et l’identité de soi, elle était également associée à des niveaux élevés d’anxiété, de dépression, d’intimidation ou de FOMO (de l’anglais Fear of Missing Out), soit la «peur de rater».
Les publications sur les médias sociaux peuvent également créer des sentiments d’insuffisance et de faible estime de soi, en définissant des attentes irréalistes. Cela peut expliquer pourquoi Instagram, où les photos personnelles occupent le devant de la scène, a reçu les pires scores pour l’image corporelle et l’anxiété. Comme l’a écrit un répondant au sondage, «Instagram donne facilement aux filles et aux femmes l’impression que leur corps n’est pas assez bon alors que les gens ajoutent des filtres et modifient leurs photos pour qu’elles soient parfaites ».
Voici quelques conseils pour faire face à l’anxiété provoquée par les réseaux sociaux :
- Se désengager
Pour certaines personnes, éteindre leur téléphone pendant une journée complète par semaine est un excellent moyen de se désintoxiquer de la surcharge de nouvelles. Pour d’autres, fixer des limites quotidiennes est plus efficace. Par exemple, ne consultez les actualités (y compris les réseaux sociaux !) que trois fois par jour et à certaines heures. Et définissez une limite sur le temps que vous passerez sur ces plateformes chaque jour, comme une heure maximum.
- Etre vigilant.e aux manifestations de son corps
Faites attention à votre corps pendant que vous passez du temps sur internet et sur les médias sociaux. Si vous commencez à ressentir des symptômes d’anxiété comme une tension dans les épaules ou une oppression dans la gorge, il est temps d’éteindre l’écran et de rediriger temporairement votre attention. Néanmoins, cette stratégie est à court terme immédiate. Le but est de détourner votre attention des nouvelles pour pouvoir commencer à réguler votre corps et vos émotions.
- S’apaiser
Une fois que vous avez lâché votre écran, faites quelque chose qui vous donne un sentiment de calme, de joie ou de paix. La thérapeute Camesha L. Jones suggère d’écouter de la musique, de réciter des affirmations ou de faire des exercices de méditation. C’est important de mettre cela régulièrement en place car cela permet à votre corps et à votre esprit de se rétablir complètement.
- Multiplier les contacts IRL (In real life)
Il est facile d’utiliser les médias sociaux pour rester connecté et, lorsque nous sommes avons étés coincé.e.s à la maison, ça a même été nécessaire. Mais, comme nous le savons tous, il est également facile de scroller sans fin. Commencez par réfléchir aux raisons pour lesquelles vous ouvrez si fréquemment ces applications. Vous recherchez des informations ou une connexion avec des amis ? Dans ce dernier cas, pourriez-vous entrer en contact avec eux d’une manière différente ? Avec un sms ou un coup de fil ? Ou même une rencontre en vrai ? « Un ami m’a appelé l’autre jour pour me demander comment j’allais, et cela signifiait plus pour moi que les gens qui publient des commentaires sur mon compte Instagram », explique la thérapeute. Tout est dit.
- Miser sur soi
Consommez le minimum de nouvelles dont vous avez besoin pour vous sentir informé.e, puis immédiatement après faites quelque chose qui vous procure de la joie ou même de l’espoir – un petit objectif à accomplir, un truc avec un ami ou simplement rêver à un monde meilleur. « Nous n’obtenons pas de messages d’espoir ou d’aide de la part des news », explique Jones : nous devons donc prendre sur nous pour croire que les choses peuvent changer.
