Giulietta Canzani, aka Piu Piu, est un électron libre : DJ, animatrice de podcasts (dont l’excellent « Good Sisters » sur Rinse), agent en management image… Elle est surtout une activiste qui teinte toutes ses activités de féminisme, plus particulièrement au sein de son asso Safe Place, une plateforme de libération de la parole de la femme – comme dernièrement avec la cagnotte mise en place pour En Avant Toutes qui vient en aide aux victimes de violences sexistes (« Donnez ! Ça, c’est super feel good !).
Un tip féministe ?
Il y a quelques années, je me suis rendue compte que je n’avais pas beaucoup d’amies filles, pratiquement que de mecs. Je me suis remise en question et je me suis dit qu’il fallait que j’aille vers des femmes, des filles que j’admirais. Et c’est comme ça que j’ai trouvé un équilibre dans ma vie, en travaillant avec elles. Ce sont des rapports d’admiration et d’égalité entre nous ; ça nous permet d’être vulnérables, mais aussi fortes et fantastiques. C’est un apprentissage de laisser les femmes autour de soi avoir toute la place qu’elles méritent et rayonner sincèrement, purement. Le féminisme, ce n’est pas juste de l’empowerment : c’est sortir de l’idée égotique du pouvoir, c’est changer la dynamique et partager pour laisser tout le monde donner le meilleur de soi-même.
Un tip travail ?
Je n’utilise pas le téléphone ; le mot « cloud », c’est nébuleux comme mon esprit donc j’ai besoin de matérialiser les choses sur du papier – sinon ça reste trop nuageux.J’ai un carnet. Si je ne l’ai pas, je n’ai pas de cerveau. Je suis dyslexique alors je note tout dessus : mes idées les plus loufoques, des citations de livres, des questions pour des interviews, etc.
Un tip feel good ?
C’est la joie des petites choses, c’est y être perméable. Par exemple, voir toutes les couleurs dans les feuilles des arbres ou les nuances du ciel… C’est être capable de voir qu’il y a des choses dans la vie qui existent en dehors de nous.
Un tip feel better ?
Parfois je prends simplement le temps d’aller mal, de pleurer dans mon lit. Au bout d’un moment, le fait d’embrasser cette peine me permet de comprendre pourquoi ça me blesse et m’aide à changer de point de vue. Très souvent ce qui fait mal dans la vie, c’est l’égo (ne pas être à la place où tu voudrais être ou considéré.e comme il faut) – c’est pas grave, on est tous comme ça et, en l’acceptant, tu peux prendre la situation autrement et honnêtement. Sinon, quand je ne suis pas bien, c’est que je n’arrive pas à prendre du recul, donc une méditation sur Headspace ou bien un coup de fil à une amie, pour me permette d’avoir ce point de vue extérieur.
Une bizarrerie ?
Je suis une hurluberlue. Je me rends compte que des trucs qui pour moi semblent normaux sont perchés pour les gens. Plus jeune, je pouvais faire des câlins aux arbres quand je me baladais ; je trouvais que leur énergie était trop grande et je ressentais le besoin de les serrer contre moi… Je me suis calmée avec le temps, le regard des autres m’a pesé (pour eux, ça faisait fake), mais ça m’arrive encore de ressentir cette émotion en regardant la nature.
Quelles sont les 3 choses qui t’ont marquée récemment?
WATCH – Tout le monde devrait mater la série « I May Destroy You » : la meuf est dingue, l’histoire est super forte, ça pose plein de questions…READ – Je ne lis que des ouvrages féministes, donc pas forcément très feel good (rires). Mais en ce moment, je bouquine le très positif « Jouir » de Sarah Barmak, avec plein de trucs sur la sexualité féminine.LISTEN – J’adore écouter Alice Coltrane. Ça me fait sentir super bien, surtout « Om Supreme ».
Ta dernière recherche Google ?
C’était sur le film « Les Amours Imaginaires » parce qu’une copine m’a dit qu’il fallait absolument que je vois la scène de danse.
Ton dernier post insta sauvé ?
C’est une vidéo d’un mec de la StarAc, Georges-Alain, qui chante archi-mal. C’est incroyable – des barres de rire.