« Nous coulons.” C’est avec de l’eau jusqu’aux cuisses que le ministre de l’archipel des Tuvalu – menacé par la montée des eaux – a interpellé les nations à la COP 26. Dans ce contexte d’urgence climatique, le débat sur les déplacements migratoires et le sujet épineux des frontières est sur toutes les lèvres :
Les migrations qu’on ne voit pas
Chaque année 24 millions de personnes sont contraintes de fuir un territoire rendu inhabitable, soit 3 milliards d’ici la fin du siècle. Cette migration – causée par les chaleurs extrêmes en Inde, les inondations au Pakistan, la sécheresse en Somalie…– devrait nous pousser à repenser l’accès aux territoires “non-hostiles”. Oui, mais de l’Allemagne à l’Italie, chacun préfère défendre son pré carré.
Ne plus se définir par sa nation
Les frontières nationales – pures inventions politiques – font-elles encore sens dans un monde où tout circule en un claquement de doigt ? Certains peuples s’accommodent pourtant d’une vie sans frontières délimitées : c’est le cas des Sami, communauté nomade éparpillée sur 5 territoires, de la Suède à la Russie…
8000 km de frontière verte qui unit
Selon certain·s économistes, la suppression des frontières nationales ferait doubler le PIB mondial ! Avant de les abroger, peut-être faudrait-il déjà les rendre plus flexibles ? La délimitation n’est pas forcément un moyen de séparation, comme en témoigne la Grande muraille verte imaginée contre la désertification entre le Sahara et le Sahel. Entre la souveraineté des États et la coopération internationale, la frontière est mince…