L’image a fait le tour du monde : avec son physique de poupée et son (faux) gros calibre en bandoulière, la miss Ukraine 2015 a annoncé sur Instagram son ralliement aux troupes de Volodymyr Zelinsky. Avec un goût moins prononcé pour la mise en scène, des milliers de civiles ukrainiennes ont fait le choix amer de prendre les armes pour résister à l’offensive russe. Focus :
S’exiler ou se battre
« À cause de Poutine, j’ai une kalachnikov, une veste militaire et un gilet pare-balles. » Avant la guerre, Ludmila Buimister siégeait au Parlement ukrainien, mais depuis une semaine, la députée patrouille dans les rues de Kyiv et participe aux combats. Du côté de Dnipro, une institutrice et ses voisines se sont lancées, à contrecoeur, dans l’élaboration de cocktails Molotov : « personne ne pensait qu’on passerait nos weekends de cette manière et pourtant … »
Entre patriotisme & pacifisme
De Kharkiv à Kherson, ces femmes refusant l’exil participent aux entraînements pour civils organisés par les forces spéciales. Au programme : maniement de kalachnikov, construction de barricades et creusage de tranchées … Dans une vidéo publiée par le NYTimes, des Ukrainiennes en larmes s’exprimaient sur la douleur de partir à la guerre, malgré leur position pacifique.
Une guerre du peuple
Comme déjà trop de civils, l’écrivaine et vétérane Iryna Tsvila – devenue figure des combattantes en Ukraine – a trouvé la mort dans les combats de Kyiv. Pour Monika Hesse, journaliste au Washington Post, « le message de ces femmes n’est pas ‘nous avons hâte d’en découdre’. C’est plutôt ‘nous aurions tout fait pour ne pas nous battre et pourtant nous sommes là’.”