Rien n’échappe aux constructions de genre, pas même ce qui atterrit dans nos assiettes ! En matière de bouffe, les stéréotypes sexistes se cacheraient aussi bien entre les feuilles de salades que le pain des kebabs. Une théorie que la journaliste Nora Bouazzouni décrypte dans son dernier essai aussi drôle qu’éducatif, Steaksisme…
2 poids, 2 mesures :
Petite, Nora n’a pas oublié les mots de sa boulangère : « C’est pour toi le pain au chocolat ? Attention, deux minutes dans la bouche, deux ans sur les hanches ! » Pas le genre de commentaires que les petits garçons ont l’habitude d’entendre, plutôt « nourris chaque jour comme s’ils se préparaient aux J.O. » Car si avoir un « bon coup de fourchette » est valorisant pour les hommes, très tôt le marketing envoie un autre message aux femmes : trop manger tu éviteras, mince tu resteras…
Le mythe de la végé et du viandard :
C’est bien connu, la masculinité virile serait shootée aux entrecôtes saignantes là où la féminité rimerait avec salade de quinoa et yaourts allégés. Un cliché véhiculé par l’injonction faite aux femmes de manger sain et léger, additionné au fantasme de l’homme puissant qui serait forcément glouton. Le concept, pas vraiment récent, était déjà théorisé par Aristote…
Résultat des courses ?
Sans surprise les hommes mangent plus gras, plus sucré, plus transformé et l’addition est salée : ils sont les premiers touchés par le diabète, les cancers et les AVC. Quant aux femmes, les effets d’une alimentation sur-contrôlée se traduisent par un boom des troubles alimentaires : l’anorexie toucherait neuf filles pour un garçon…
Un essai qui permet de ne pas oublier que le patriarcat sévit parfois jusque dans les estomacs…