On parle carrément de récession sexuelle. Les chiffres relayés par cette longue enquête de The Atlantic (ici en VF) sont formels : dans les sociétés occidentales, pourtant plus ouvertes que jamais au kink, au polyamour et aux apps de rencontre qui permettent de tirer un coup en 2 heures montre en main, les Millenials américains seraient, en moyenne, 2,5 fois plus abstinents que les générations précédentes. Idem au UK, en Australie, en Finlande ou au Japon, où 43% des jeunes entre 18 et 34 ans étaient vierges en 2015. Les principales causes avancées ?
- Le déclin du date, du couple et par extension du mariage. Aux US, le pourcentage d’étudiants affirmant dater fréquemment a chuté de 34,2% en 1992 à 15,6% en 2014, des chiffres que l’enquête explique partiellement par une plus forte pression économique et professionnelle (le temps, c’est de l’argent).
- Le porno, of course, qui favorise le plaisir solo (pourquoi s’emmerder ?) et les fantasmes irréalistes (voire le hentai, deuxième catégorie la plus recherchée par les Américains sur les sites porno en 2017). Deux fois plus d’hommes et trois fois plus de femmes qu’à l’époque affirment aujourd’hui pratiquer la masturbation – en gros, plus on se touche, moins on touche les autres.
Sauf que les Millenials sont aussi rois du backlash, et se sont mis en tête de démonter une par une ces affirmations mine de rien ancrées dans un mode de pensée très boomer. Si on en croit cette contre-enquête de Cosmo, les jeunes ne font pas moins l’amour, ils le font juste… mieux ! Et oui. S’ils pratiquent globalement moins la pénétration traditionnelle, ils sont plus portés sur l’oral, les sex-toys ou le BDSM. Surtout, ils seraient 40 fois plus à considérer une bonne connexion émotionnelle comme catalyseur de désir.
#MeToo est bien entendu passé par là, ainsi qu’une meilleure sensibilisation à la santé mentale et sexuelle. Et c’est une très bonne nouvelle qui veut aussi dire une chose : on commence enfin à comprendre que le sexe n’est pas une question de chiffres ni de performance, mais juste un joli mélange de désir, de curiosité, de respect et d’entente. À la vôtre !
