Facebook l’a annoncé, Google aussi, et ça continue dans un effet domino de fou : certaines entreprises ne feront pas revenir leurs employés au bureau physiquement. Et c’est une bonne nouvelle ! Même en France, pays plutôt old school sur la question (rappelons que le présentéisme est un état d’esprit encore bien ancré ici), 62% d’entre nous souhaitons continuer à travailler de chez nous. Le télétravail a donc un bel avenir devant lui, mais tant qu’à opérer le switch dans votre boîte, inspirez-vous des meilleurs exemples de remote work !
A travers le monde, de nombreuses entreprises – dans la tech principalement – n’avaient en effet pas attendu le Covid pour opérer à distance… ce qui veut dire qu’elles ont une bonne longueur d’avance sur nous face aux problématiques de “Zoom fatigue”, de solitude ou de communication. Voici un petit tour d’horizon de leurs outils, pratiques, rituels et autres tips pour un WFH au top.
1. Recréer du lien malgré la distance
Sans machine à café ou fontaine à eau où se retrouver et bavarder, comment souder l’équipe ? Toutes les entreprises qui ont basculé en télétravail total ou partiel ont mis en place des rituels pour rythmer la vie de leurs employés et créer du lien entre collègues, malgré la distance. Il faut que toutes et tous puissent se sentir à l’aise et aient l’impression de former une vraie team, même si celle-ci reste virtuelle.
L’une des entreprises précurseures du télétravail, c’est Zapier, une startup d’intégration d’apps fondée en 2011 et dont les 250 salariés, répartis dans 24 pays du monde entier, travaillent à distance depuis le premier jour. Chez Zapier, il y a plein d’idées à piquer : les “weekly hangouts” (des conférences virtuelles, avec des présentations, des interviews ou des démonstrations), les “pair buddies” (un collègue avec lequel faire connaissance et échanger, attribué de façon aléatoire chaque semaine), des “Weekly 1:1s” (des échanges hebdomadaires en one-to-one avec son supérieur direct), etc…
Pour vérifier que tout le monde est ok, dans certaines entreprises dématérialisées, chaque journée commence par un “check-in”, généralement son mug de café à la main pour se mettre tranquillement en jambes (l’idée, c’est évidemment de ne pas parler de travail pendant 5 minutes) et se termine par un « check-out », si possible à heure fixe pour ne pas tomber dans l’écueil du télétravail chronophage.
On peut aussi se donner la “méteo” du jour (chacun envoie l’émoji qui représente son état d’esprit au réveil) – histoire de prévenir ses camarades qu’aujourd’hui, le mood n’est pas au beau fixe et que ça a intérêt à filer droit… Et pour créer une good vibe même de loin, n’hésitez pas à utiliser Jukebot sur Slack qui, lié à votre Spotify, permet d’écouter de la musique avec votre équipe. Gros dossier à rendre ? Eye of the Tiger à fond !
Certaines entreprises chouchoutent leurs travailleur.euse.s avec des apéros d’équipe sur Zoom ou des ateliers virtuels de cuisine à l’heure du déj’… L’idée, c’est évidemment de faire livrer tout ce dont ils/elles auront besoin (chips et vin pour l’after-work, Panier Ona pour le frichti commun – ou bien Les Commis, Foodette, etc) pour profiter à la cool de ce moment ensemble. Pas envie de mettre la main à la pâte ? Ca tombe plutôt bien en cette période de livraisons à domicile, click & collect et autre take away : invitez-les au resto virtuellement – par exemple avec Bouillon Service du Bouillon Pigalle où, pour seulement 10 €/tête, vous avez droit au menu du jour avec entrée/plat/dessert.
Et comme rien ne fait plus plaisir qu’une petite attention (surtout du patron), on apprécie beaucoup les initiatives telles que les envois de kits Work From Home remplis de petits goodies (comme celui très selfcare de Zendesk ci-dessus), de snacks à grignoter ou même de petits produits de beauté. Et pour la distribution de bons points sous forme de vrais cadeaux, il y a Tango qui permet de s’offrir des récompenses entre collègues. Tout est bon pour remettre un peu d’émotion et de lien dans le travail à distance !
2. Donut, Emojis et envoi de récompenses à ses collègues
Une multitude de nouveaux outils se sont lancés pour faciliter (ou pas) la vie des télétravailleurs… Il y a Slack, Trello, Teams, Zoom ou Meet, pour ne citer que les plus connus. Mais il y a aussi plein d’autres outils de communication d’équipe, comme Yac (basé sur la voix), Flock, Threads, Spike ou Talk. On peut même reproduire des salles de travail (virtuelles, bien sûr) avec Teemly ou Pragli, collaborer sur un projet avec des whiteboard virtuels sur Miro ou Figma, etc. Vous pouvez même écrire des emails à plusieurs avec Spark, peaufinant une réponse client im-pec-cable. Faites votre choix, il y a l’embarras !
Si le bruit de la photocopieuse ou de votre collègue en train de manger des chips vous manque trop (sérieux ?), il y a le site (“Imisstheoffice”) qui permet de retrouver l’ambiance sonore du bureau… Votre truc, c’est plutôt la pause ragots avec un infâme jus de chaussette en gobelet plastique à la main ? L’application Donut permet d’organiser des pauses café virtuelles avec d’autres employés, au hasard comme si vous les aviez croisés à la machine à café – c’est la Coffee Roulette. Et si ce qui vous aide à vous concentrer, c’est de bosser ensemble, n’hésitez pas à appliquer cette amusante tendance relevée par The Guardian, les Silent Zooms où, comme dans une bibliothèque, vous retrouvez vos collègues pour bûcher… en silence, micros coupés.
Pour revenir à Zapier, notre best case, l’entreprise utilise principalement Slack (pas la peine de démultiplier les outils) sans avoir peur d’y abuser des emojis et des “reacji”, qui permettent de partager des émotions au-delà des mots. Les gifs et autres mèmes sont aussi fortement encouragés – parce qu’ils font rire bien sûr, mais permettent aussi de désamorcer des situations conflictuelles en deux deux. Donc go Giphy !
3. Des “retreats” pour se voir, en vrai
Dans la plupart des entreprises qui opèrent totalement en télétravail (en anglais, on parle de “distributed companies”), le principe des “retreats” est central : ces événements annuels permettent aux employés de vivre un moment en commun dans un lieu souvent idyllique. L’argent économisé sur les loyers permet de payer à toute l’équipe un week-end ou une semaine inoubliable, dans un cadre qui ringardise tous les classiques séminaires de CE…
Ces moments de “team bonding” (oui, il faut oublier les ateliers de “team building” imposés, ce qui compte avant tout dans ces retraites, c’est de passer un moment convivial, tous ensemble) permettent de faire connaissance avec les nouveaux venus, de mettre un visage sur ses collègues, et de trinquer avec eux – pour de vrai.
Et mine de rien, lorsque votre boîte vous invite une semaine en Toscane dans une superbe baraque avec piscine, chef à domicile, balade à dos d’âne, drinks autour d’un feu de camp et visite du marché local, ça solidifie fortement sa culture d’entreprise. Un investissement où tout le monde est gagnant.
4. Chacun son chronotype !
Le télétravail permet aussi une plus grande flexibilité dans ses horaires : c’est une bonne occasion pour chacun d’adapter sa journée de travail à son rythme personnel et à sa vie quotidienne. Chacun son truc et c’est ça qui est bien ! Vous avez besoin d’une sieste pour être concentré(e) ? Pas de problème. Définissez vos horaires et tenez-vous y pour que vos collègues sachent quand vous êtes disponible.
Le magazine américain Fast Company présente quelques routines des employés de Zapier : le très matinal Rob se lève à 5h du matin et finit sa journée à 15h (ayé, game over, Rob va jouer avec ses enfants donc pas de sollicitation) alors que son collègue David commence à 10h, fait une pause vers 15h30 et re-travaille de 22h à 1h du matin… Repérez les moments où vous êtes le plus efficace et organisez votre journée en fonction de votre pic de productivité.
Au passage, Fast Company nous apprend une autre clé de productivité au nom un peu barbare : le “batching”. Vous l’aurez deviné, comme pour le “batch cooking”, il s’agit de regrouper un maximum de tâches similaires sur le même créneau (par exemple, traiter ses e-mails) plutôt que de les faire au fil de l’eau. Et on commence toujours par le plus important – sinon on risque de ne pas le faire.
5. Télétravail ne veut pas dire travail à la maison !
Soyons francs, le travail à la maison n’est pas fait pour tout le monde. Mais heureusement, le télétravail n’est pas synonyme de travail à domicile ! Les entreprises qui opèrent selon les principes du travail “distribué” proposent déjà différentes modalités à leurs collaborateurs : travail à la maison donc, présence dans un espace de coworking prépayé, voire rassemblement des collègues présents dans la même ville.
Et si commence à peine à envisager le Work from Home ici, le mouvement s’emballe déjà sous le nom de Work from Anywhere – c’est-à-dire la possibilité de travailler désormais depuis n’importe où, du moment qu’on a une connexion internet… Avec la pandémie, les possibilités sont encore limitées, mais une fois la crise passée, ça veut dire d’une plage d’Afrique du Sud (pas de décalage horaire) ou d’une île en Thaïlande… Comme Outsite ou Roam qui proposent des sortes de communautés paradisiaques entre coworking et hôtel à Bali, Hawaii, Miami, Tokyo, au Costa Rica ou ailleurs, pour séjourner inspiré et travailler dans les meilleures conditions.
En moins exotique, on peut bosser d’un parc ou d’un coffee shop. Et pourquoi pas tout simplement de son propre jardin – car après tout, si le bureau n’existe plus, pourquoi vivre à la grande ville quand on pourrait se mettre au vert..?