Voyez ça comme un « effet wahou » mais plus profond et plus spirituel, avec une part de mystère qu’on ne maîtrise pas. Il est très difficile à traduire en français ; ça pourrait être « le pouvoir des poils qui se dressent ». Le « Awe » est une sensation physique, presque animale. Elle survient quand nos sens sont éveillés, dans les moments de connexion avec la nature, dans des relations intenses avec les autres, ou de contemplation d’une œuvre d’art.
Mais comment reconnaître, provoquer et apprécier ces précieux « awe moments » ?
1 . Tout d’abord en étant capable de le définir : d’après Dacher Keltner, psychologue à Berkeley et auteur du best-seller sur le sujet, le “awe effect”, c’est « ce sentiment d’être en présence de quelque chose de plus vaste que nous, qui transcende notre compréhension du monde et des autres ».
2. En orchestrant sa vie pour le rendre moins rare. Il est prouvé que plus nous expérimentons ces moments d’émerveillement intenses et fugaces (en voyageant, en se laissant surprendre, en méditant, etc), plus nous sommes ouverts et créatifs. En multipliant les connexions avec « plus grand que soi », on augmente notre capacité à s’émerveiller des petites choses du quotidien, comme une molécule qui s’auto-sécrèterait dans notre cortex.
3. L’étude de Keltner prouve que les champions du Awe effect peuvent en vivre 3 par semaines alors que d’autres ne l’éprouvent qu’une fois tous les 5 ans. Le risque : éteindre le awe à petit feu en organisant sa vie autour de l’individualisme, du matérialisme ou l’hyper-connexion aux objets. On peut passer à côté du awe car on passe à côté des opportunités qui sont là, devant nous. Son conseil donc : ouvrir les portes des 5 sens et accepter de se sentir parfois dépassé par des instants de grâce où quelque chose d’indicible se passe. Ils sont souvent là, juste là…
Crédit : Dacher Keltner