Crédit : JW Anderson
Cette année a aussi soufflé son vent de changements sur une industrie en mal de nouveaux modèles, transformant au passage notre rapport aux vêtements et à ceux qui les font. Et c’est pour le mieux. Petit tour d’horizon de ce qui va changer en 2021.
On se responsabilise !
On le sait : la mode pollue, la mode exploite, la mode exclut. Et 2020, sa pandémie et ses vagues contestataires ont cristallisé ce ras-le-bol général. Alors que les prédictions indiquent une chute de 93% des profits de la mode sur l’année, l’industrie entame son grand ménage avec un mot d’ordre clair : no more bullshit.
Et ça commence par la création du Black in Fashion Council et du 15% Pledge, pour enfin offrir aux acteurs noirs et racisés de la mode l’espace qui leur est dû. On salue aussi les progrès de #MeToo au sein de l’industrie et on suit aussi de près la situation des Ouïghours de Chine, dont le travail forcé profite à la production de groupes comme Inditex (Zara) alors que d’autres marques se sont déjà engagées à ne plus se fournir dans la région.
Qui est in
- Selon le rapport annuel de Lyst, les recherches de masques Off-White ont augmenté de 496% au début de la pandémie. Un accessoire que la mode a adopté presque sans ciller, et un nouvel espace d’expression politique – voir la tendance du masktivism, porté par la joueuse de tennis Naomi Osaka, ou autres célébrités affublées de masques “Vote” pendant la campagne américaine.
- Le TikTok Fashion Month a détrôné le mois de la mode IRL. L’application la plus téléchargée de l’année est une aubaine pour les marques qui veulent séduire un jeune public, et Balenciaga, Prada, Dior ou Balmain l’ont déjà pris d’assaut avec livestreams de défilés, mises en scène d’influenceurs et interviews de créateurs.
- Les ventes de Crocs ont augmenté de plus de 15% cette année, confirmant notre nouvelle obsession pour le tout-confort. Exit les jeans, costumes et escarpins, bonjour joggings, Uggs et Birkenstock Arizona, dont les recherches ont d’ailleurs augmenté de 225% au second trimestre. Le confort fonctionnel fait son retour dans nos placards – et dans nos cœurs.
Qui est out
- Les fashion week n’ont jamais paru aussi obsolètes. À la place, les marques entament une transition plus ou moins réussie vers le tout digital. Big up au créateur Jonathan Anderson et à ses très réussis “shows in a box”, preuve qu’on peut mettre en scène la mode de manière ultra créative, même à distance.
- La notion même de garde-robe, celle qu’on adaptait aux saisons, à la météo et à nos jobs. Cette année, on a cessé de catégoriser nos tenues, on a ressorti nos vieux trésors et on a marché à l’instinct vestimentaire. Désormais, l’émotion est notre boussole mode.
- Le party-dressing est à réinventer. Après un an passé en pyjama, à quoi bon s’engoncer dans des robes trop serrées ou des trois-pièces étriqués pour faire la fête jusqu’au couvre-feu ? Si, comme nous, les créateur.rices croient au retour des roaring twenties, on attend de pied ferme leurs nouvelles propositions.