Monocle, le magazine américain sort son 3ème opus des Companion. Introuvable sur le web, le dernier numéro papier s’attaque aux 50 idées pour un monde meilleur ; des histoires instantanées, comme un shoot de réflexions, plutôt positives, plutôt inégales.
Comme une bonne conversation, chaque essai ouvre une petite case dans la tête du lecteur. On est chahuté d’une idée à l’autre : comment repenser sa maison, prendre soin de sa santé imaginative (tout autant que sa santé physique et mentale), devenir un meilleur voisin ou copier un artiste. Ce dernier a été écrit par Ming Smith, photographe et première femme noire à exposer au MoMa, tout simplement. À vous procurer pronto !
Ming Smith – Photographe
Elle est la première photographe noire a avoir exposé au MoMa de New York. Oui, mais avant d’en arriver là, la route du succès a été longue et dans la résistance face à sa famille, la société new-yorkaise des années 1970 et aux codes du métier. Sa vision ? On aime lire les mots d’une artiste qui ne s’est jamais nommée artiste. D’une femme qui n’a pas rêvé sa vie, mais qui l’a simplement construite, en suivant de petites victoires quotidiennes : gagner ses premiers 100$, trouver le bon livre d’art à mini prix au Strand, prendre une bonne première photo d’une inconnue, puis de Nina Simone, puis d’autres. On se sent bien dans sa définition d’une artiste ; humble, transposable et pourtant puissante.
Fernando Augusto Pachecco – Animateur chez Radio Monocle
Et si l’avenir n’appartenait pas seulement à ceux qui se lèvent tôt mais aussi à leur opposé ? À ceux qui se lèvent tard et se couchent tard. Alors, pour ces derniers, ce texte propose des idées pour adapter leur life à leur rythme de tardif (qui serait en parti à raison biologique) : snooze is the new cool, pas de RDV avant midi, créneaux créatifs le soir etc. Enfin une alternative pour les amoureux de la nuit.
Albert Read – écrivain
L’imagination est un muscle qu’il faut exercer. On devrait faire tout autant attention à notre santé imaginative qu’à notre santé physique et mentale. Plusieurs études montrent que le fait de déployer notre imagination nous rend plus heureux et complet, et surtout, qu’elle n’est pas l’apanage des grands artistes ou scientifiques de ce monde. Sa leçon ? L’imagination vient souvent remplir un espace vide : un temps creux dans votre cerveau, un temps de pause dans une conversation, etc. Read nous donne des pistes bien concrètes pour la muscler. Exemple : au moment du réveil, il y a une zone fertile entre le lâcher prise du sommeil et le déclenchement de votre mode « actif ». Nous, on appelle ça la tête dans le c**, et apparemment, ce n’est pas une mauvaise chose.
Lilian Fawcette – Productrice
Lilian Fawcette, productrice, raconte dans ce texte léger et sensible comment son trajet de chez elle au travail (et vice versa) est une respiration, un moment de création et d’observation, dans sa routine. « Un temps rare pour être dans ses pensées, tout en partageant son espace avec les autres ». Analyser ce qu’il se passe autour de soi est bénéfique à souhait. En l’occurence pour elle, il s’agit d’observer les passants et les paysages de Regent’s Park. Lucky !
Rooksana Hossenally, journaliste
« La fierté ressentie en cuisine lorsque le service est exemplaire devrait être chérie ». L’hospitalité ne doit pas être pensée comme un métier mais comme un art. En tout cas, c’est ce que pense de nombreux chefs étoilés et… Georges Orwell. En effet, servir en y prenant du plaisir, observer une salle remplie, être attentif à ses clients tout en étant discret, les satisfaire, etc… Tout cela relève de bien des facultés, qui nécessitent un vrai savoir-faire. Un milieu en manque de reconnaissance alors que, si on regarde bien, ces facultés pourraient s’appliquer dans toutes nos interactions du quotidien et relèvent même du savoir-vivre.
Crédit : Monocle